Dystopie
Les lycées rouvrent, l’oral bac français n’aura pas lieu… Les annonces du ministre de l’Education nationale sont venues préciser ce soir les points encore en attente concernant la scolarité des jeunes.
S’il avait été rapidement décidé d’indexer le brevet des collèges sur le contrôle continu, les investigations de notre journaliste spécialisée révèlent qu’un brevet blanc sera organisé dans les établissements la semaine du 2 juin, portant sur l’épreuve de français uniquement.
D’après les informations collectées, ce choix serait motivé par deux raisons : d’une part, mettre les jeunes en situation d’examen afin de se familiariser avec le passage d’une épreuve écrite ; d’autre part, les amener à réfléchir sur une nouvelle pandémie l’âge adulte atteint.
« Par cette initiative, le ministre souhaite faire en sorte que la jeune génération réfléchisse aux failles que la crise du coronavirus a révélées dans notre système, explique un proche de M. Blanquer, interviewé suite aux annonces du ministre, et qui a souhaité garder l’anonymat. Avec le Covid 19, nous avons du faire face à des pénuries sanitaires graves et des ruptures alimentaires préoccupantes qui ont mis en évidence notre dépendance économique. Le sujet de réflexion proposé pour l’épreuve de français a pour but de conduire nos jeunes à imaginer des solutions en cas de nouvelle crise et à intégrer le risque de manière constructive. De les responsabiliser collectivement, en quelque sorte. »
Afin de prendre en compte une fin d’année scolaire pour le moins chaotique, l’épreuve sera simplifiée : l’étude de texte sera supprimée. Seuls le sujet de réflexion et l’analyse de l'œuvre d’art seront maintenus. S’il est encore officieux, le sujet est d’ores et déjà établi. Nous vous le révélons ce soir en exclusivité.
La note obtenue ne sera bien sûr pas prise en compte dans le contrôle continu mais donnée à titre indicatif pour que l’élève puisse se situer.
Brevet blanc des collèges
Epreuve de français
Semaine du 2 juin 2020
Sujet de réflexion (2h30 – 30 points)
Dystopie
Nous en sommes 2080. Tirant les enseignements de la crise du dernier coronavirus qui avait causé des millions de morts à l’échelle planétaire en 2020 et révélé les failles des systèmes politico-économiques des pays occidentaux, la jeune génération de l’époque s’était attachée activement à développer un autre modèle. Déjà très impliquée dans les combats concernant la lutte contre le réchauffement climatique avant la crise sanitaire, elle s’était organisée en mouvements puissants, faisant fléchir les gouvernements en place et naître de nouveaux modes de vie, organisés en communautés semi-autarciques.
Développant de nombreux savoir-faire, les citoyens réussissent notamment en quelques années à devenir autonomes sur la production de pâtes par la création d’une variété de blé hybride, ainsi que sur celle du papier toilette, conçu à l’aide de récupération de déchets végétaux. Ce ‘nouveau monde’ vit paisiblement, plus en accord avec la nature, loin des comportements consuméristes de ses aînés, et serein quant à sa pérennité, puisque non-dépendant. La nature a repris ses droits et personne n’est malade, depuis des décennies. On meurt simplement de vieillesse.
Mais un jour, l’un des membres de la communauté Covi-libré, située dans le Vercors, est atteint d’une forte fièvre, d’une toux sèche incessante, de spasmes musculaires. Dans les jours qui suivent, la terreur commence à s’emparer des uns et des autres. Et s’il s’agissait d’un nouveau coronavirus ?
Racontez la suite.
Deuxième épreuve (30 mn / 10 points)
Vous mettrez en lien le sujet de réflexion ci-dessus avec cette installation éphémère réalisée par un artiste anonyme au début du confinement, mi-mars. Vous construirez un développement argumenté d’une dizaine de lignes en faisant appel à vos connaissances sur la crise du coronavirus abordée lors des Enseignement pratiques interdisciplinaires, dispensés en ligne par vos enseignants.
"Utopie ?", installation éphémère. Artiste anonyme, 20 mars 2020.
Notre rédaction publiera les corrigés dès qu’ils seront mis à disposition par l’Education nationale, aux environs du 10 juin d’après nos sources.
(c) Quovidis / JA