Avec les nouvelles mesures annoncées par le gouvernement jeudi dernier, la révolte des chiens prend fin (voir notre précédent article). Avec la possibilité de se déplacer normalement, les canins ont en effet obtenu les garanties qu'ils souhaitaient : le retour à la normale des distances de promenade, le port de chaussons molletonnés pour ceux dont les coussinets ont été abîmés par les marches forcées, des séances d'acupuncture pour les animaux en situation de stress chronique pour reprendre confiance en leurs maîtres.
Si les chiens sont aujourd'hui satisfaits, les négociations ne se sont pourtant pas faites sans heurts. En é-meutes organisées, les canins avaient envahi les jardins de Matignon jeudi dernier pour faire entendre leurs aboiements et faire pression sur le gouvernement avant les nouvelles annonces.
Les consignes données par les chefs d'é-meutes étaient claires : ne pas user de la morsure, ni se battre comme des chiens. Objectifs : donner une image crédible et responsable, et éviter l'assimilation du mouvement à la présence d'éventuels dog-blocks, partisans de la violence canine gratuite.
Malgré ce cadre strict, la surprise provoquée par ces é-meutes a suscité des réactions de peur et de méfiance, et quelques canins ont été blessés par le personnel gouvernemental.
Grâce à l'intervention rapide d'une équipe de la sécurité civile vétérinaire, coordonnée par Morgane F., solidaire de la cause (voir notre article), les chiens ont été rapidement soignés. "Les blessures sont sans gravité, précise la professionnelle. Une petite chienne boxer s'est rompu les ligaments croisés, mais elle sera à nouveau sur pattes d'ici quelques semaines."
Un incident a cependant failli mettre le feu aux poudres et lancer une nouvelle polémique sur les violences, canines cette fois.
Un bouvier-bernois a été photographié en train de dévorer ce qui semblait être un fémur derrière un buisson du jardin à la française.
Alarmé, le personnel de sécurité a cru que la bête s'en était pris à un humain et qu'elle était en train de le manger. Mais les analyses des prélèvements effectués par la police judiciaire animale ont mis en évidence que cet os était en fait celui d'un jarret de veau prévu au déjeuner du premier ministre, que le chien, profitant de la confusion générale, était allé voler dans les cuisines.
Toujours soucieux d'exemplarité, le grand chef des é-meutes a sanctionné le dissident : durant toute une semaine, il a été en charge de préparer les gamelles de ses comparses, devant attendre la fin du repas pour manger à son tour. L'humain ne peut s'en rendre compte, mais ce type de punition pour un bouvier-bernois est l'équivalent d'un supplice chinois.
Quant aux négociations avec les chats, qui avaient pensé rallier le mouvement par solidarité, elles ont été annulées avec les nouvelles règles de confinement.
Les rencontres avaient pourtant bien commencé : chefs d'é-meutes canine et féline avaient entamé des discussions mercredi dernier, qu'ils avaient toutefois remises à plus tard, après les quatre heures de sieste de l'après-midi.
C'est donc une fin heureuse pour ce mouvement sans précédent dans l'histoire des animaux domestiques. Pour le grand chef d'é-meutes, qui s'est exprimé auprès de la presse animalière en aboiements décodés par Morgane F., cette lutte a fait progresser la conscience collective de la cause canine.
Le hashtag créé pour l'occasion a rallié 235 768 soutiens du monde entier : du jamais-vu. "Mais la souffrance morale est encore très grande, a déploré le grand chef. Il faudra du temps pour oublier ce que nous ont fait endurer les humains et reprendre confiance en eux."
Pour se remettre de ce combat éprouvant, le grand chef a prévu de partir pour se ressourcer en pleine nature pendant quelques jours, loin, à au moins à 2 km de son panier.
(c) Quovidis / JA
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