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  • Photo du rédacteurJulie Guinony

Propos d'un confiné vulnérable - #5

Avant-propos

André, c’est notre grand-père, à Anne et moi, auteures de ce blog. Le 1er mai, toute sa famille - quatre enfants, quinze petits-enfants, dix-sept arrières petits-enfants, et les conjoints - aurait du être réunie pour une cousinade autour de lui. Confinement oblige, elle a été reportée.

En attendant de se revoir, nous pensions lui dédier un article. Finalement, il tient lui-même une chronique dont il a choisi le nom : "Propos d’un confiné vulnérable".

A travers huit épisodes au ton facétieux ou féroce, selon l’humeur et le sujet traité, André partage son quotidien de grand confiné. Une situation qui ne l’empêche de vaquer à ses occupations, et d’être débordé, comme à l’accoutumée.


Si vous avez manqué les précédents épisodes :



Propos d'un confiné vulnérable - #5


Les informations


par André


Je n'ai jamais été un fanatique des informations : le matin informations radio à 8 h (Europe 1), le soir informations radio à 19 h (Europe 1). Jamais d'informations à la télé : peu d'intérêt. Un journal local La Montagne, essentiellement pour les avis de décès (mes clients) et éviter des gaffes.

Avec les Gilets jaunes, j'ai regardé souvent le début des informations de 20 h à la première chaîne. J'ai été surpris par l'importance prise par le micro-trottoir : comment peut-on être si bête ? J'ai pensé que les reporters choisissaient d'interroger les plus tarés pour faire ressortir leur compétence, à eux, les reporters. Quant aux photos, on sait que l'on peut leur faire dire n'importe quoi, simplement en changeant la focale de l'objectif. J'ai arrêté la télé.


Je l'ai reprise avec le confinement. Le micro-trottoir est devenu plus intelligent, les infirmières sont habituées à réfléchir avant d'agir. Mais ce sont les sachants qui ont tout envahi : ils ne savent rien, mais ils parlent. Je suis effaré par le nombre de professeurs, de directeurs, d'experts, de spécialistes, de chercheurs... Ce sont des mots libres que chacun peut s'attribuer librement ; on est toujours professeur de quelque chose, chercheur ne serait-ce que de ses lunettes. Médecin, pharmacien, vétérinaire, infirmière correspondent à des années d'études et à un diplôme reconnu par l'Etat, eux seuls couvrent des compétences, et encore ? Quant aux images, elles sont devenues mauvaises, prises au smartphone. Je suis revenu à la radio, durant quelques minutes seulement, ou dans les grandes occasions… Je garde La Montagne pour les nouvelles locales, mais les avis de décès sont devenus rares : qui m'expliquera ce phénomène ?


Depuis que les femmes ont pris le pouvoir, les informations parlées me causent un autre problème. Vu mon âge vulnérable, j'entends mal les sons aigus. Pourquoi recrute-t-on des speakerines à la voix si aiguë ? De plus, elles parlent à toute allure, sans ouvrir la bouche ni articuler (il existe d'excellents écoles pour apprendre à parler). Je pense en particulier aux présentatrices de la météo : on comprend leur vitesse d'élocution au peu d'intérêt qu'elles ressentent pour ce qu'elles annoncent et à leur désir d'en avoir vite terminé, car leur présence n'a de valeur que par leur habillement : une carte simple vaut mieux que tout verbiage.

Ces remarques acerbes sont peut-être dues au confinement prolongé, mais quelqu'un a-t-il résisté longtemps à une discussion entre Duflot et Taubira, avec intervention de Mélenchon ? Il comprendra ce que je ressens !

A suivre.


Le parc du confiné. (c) André R.

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