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Photo du rédacteurJulie Guinony

Propos d'un confiné vulnérable - #7

Avant-propos

André, c’est notre grand-père, à Anne et moi, auteures de ce blog. Le 1er mai, toute sa famille - quatre enfants, quinze petits-enfants, dix-sept arrières petits-enfants, et les conjoints - aurait du être réunie pour une cousinade autour de lui. Confinement oblige, elle a été reportée.

En attendant de se revoir, nous pensions lui dédier un article. Finalement, il tient lui-même une chronique dont il a choisi le nom : "Propos d’un confiné vulnérable".

A travers huit épisodes au ton facétieux ou féroce, selon l’humeur et le sujet traité, André partage son quotidien de grand confiné. Une situation qui ne l’empêche de vaquer à ses occupations, et d’être débordé, comme à l’accoutumée.

Si vous avez manqué les précédents épisodes :



Propos d'un confiné vulnérable - #7


L'après-midi du confiné vulnérable


Après avoir dégusté son café et regardé le Journal télé de 13 h, le confiné vulnérable va se laver soigneusement les dents qui lui restent. Il a remarqué en effet que, si les médecins attendent les patients, les dentistes, par contre, ont totalement disparu de la circulation et qu'il ne faut pas provoquer un désastre buccal par manque d'entretien.


Ensuite, une petite sieste est nécessaire, suivie de la lecture détaillée et attentive du journal du jour. Le programme suivant est toujours le même, toujours trop chargé : finalisation des quatre ouvrages en cours avant impression éventuelle, mais l'imprimeur ne travaille pas, recherche, tri et destruction des documents périmés du deuxième rayon du secrétaire, recherche des documents épars nécessaires pour déclarer ses revenus à l'administration fiscale, qui marche bien mieux que la poste ou Orange, petit goûter à 16 h 30, bataille avec un mot de passe oublié (l'ordinateur est trop lent), refus, nouvel essai, nouveau refus. Arrivée d'un enfant qui vient apporter les nouvelles de la famille, les nouvelles locales et les potins divers. Comme d’habitude ce programme ne pourra être complètement rempli : le confiné est débordé en permanence.


L'heure tourne. Le soleil baisse. L'heure redoutée, la plus pénible du confinement, se profile : l'heure grise.



Le jardin du confiné vulnérable, devenu 'parc' le temps du confinement. (c) André R.

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